TREK DES ANNAPURNA

TREK DES ANNAPURNA

TREK ANNAPURNA CIRCUIT
Dimanche 6 octobre, rencontre avec le guide et briefing, ça y est c’est parti, le voyage se concrétise finalement, nous partons demain pour 15 jours à la découverte de la région des Annapurna !

Le lendemain, après un voyage de Katmandou aux cultures en terrasse de la région de Pokhara nous embarquons dans une jeep pour monter jusqu’au point de départ du trek : Dharapani. Un voyage irréel, sur des « routes » qui pour toute personne sensée serait impraticable mais impossible n’est pas népalais ! Nous traversons des cascades, passons entre la roche et le vide, sur des ponts branlants qui enjambent des abîmes et des flots déchaînés, descendons de le quatre roues motrices de la jeep ne suffisent plus à monter les côtes et que la route est devenue une rivière… L’aventure a définitivement commencée ! Nous arrivons au lodge à la tombée de la nuit, un premier Dal Bhat (riz lentilles le plat national népalaisqui se mange trois fois par jour) et au lit !

Le silence … on n’entend plus que le bruit de la rivière qui coule plus bas et des animaux du village. La magie opère déjà. Au réveil, on sort de la chambre pour observer le lever du soleil sur le sommet du Manaslu juste en face. Un ‘’masala tea’’, un pancake, on lace ses chaussures de randonnée pour la première fois et c’est parti !

La petite équipe part donc, direction Chame. On s’engouffre dans la forêt, des drôles d’escaliers creusés dans la roche qui nous conduisent à Timang, un charmant village où nous sommes salués à grands renforts de « Namaste ». Premiers Chortens, des drapeaux de prières, pas de doute nous sommes au Népal.

Chaque jour nous offrent son lot de nouveaux paysages, de nouveaux visages, de nouvelles ethnies, des lodges confortables ou rudimentaires mais une constante : c’est magnifique. Les paysages sont à couper le souffle et on a toujours la joie de découvrir des Chortens (attention à bien les contourner par la gauche, relire Tintin au Tibet mais notre guide veille au grain) et autres signes tangibles de l’omniprésence de la religion au Népal. On se réveille, on se couche, on se brosse les dents, on déjeune, on dîne, toujours avec une vue splendide.

Des forêts les premiers jours, des premiers sommets enneigés, une aridité croissante en montant, des monastères vieux de huit siècles ou de 8 ans, des troupeaux de yaks, des aigles, des lacs de montagne, des sourires toujours et des dal bhats (toujours aussi).

Chaque jour on marche plusieurs heures, de villages en villages pour monter progressivement jusqu’à notre objectif : le lac Tilicho d’abord (le plus haut lac du monde, à 4900m) puis le col du Thorong à 5400m. Chaque jour en arrivant, après s’être installés, petite balade d’acclimatation ou juste culturelle si nous voulons encore en découdre (« et si on montait 530 marches pour aller jusqu’à ce Stupa ? On n’a marché que 5h aujourd’hui après tout ! » ).

Une vingtaine de kilomètres en montagne, du dénivelé, les chiffres sont impressionnants mais sur place tout va bien ! On marche au rythme de notre guide qui a la bonne idée de nous ralentir parfois lorsqu’on s’emballe. Et quand on se retourne, on peut être fier du chemin parcouru. 

Les soirées sont comme hors du temps, on se retrouve autour du poêle à jouer aux cartes ou lire en buvant du hot lemon, à discuter avec les autres voyageurs. Le rythme change radicalement du quotidien mais pour le mieux, on déconnecte complètement, loin de tout.

Le jour du passage du col, levé aux aurores. A 4h du matin on sort péniblement de la chambre. Un effort qu’on oublie bien vite en ouvrant la porte : les sommets enneigés qui nous entourent sont délicatement éclairés par le clair de lune, pas un bruit, on devine quelques lampes frontales sur le camp de base. Contre toute attente, tout le monde semble ravis d’être debout ! Après le petit-déjeuner on part à l’assaut du col. Il fait toujours nuit, on marche en file indienne dans ce décor irréel. Notre ascension est accompagnée par le lever du soleil, il fait jour lorsque nous arrivons en haut. 5416m, nous y voilà, fatigués, mais heureux.

Nous touchons bientôt à la fin du voyage, on le sait, on amorce la descente du col plus lentement que d’habitude, on fait un blindtest en chantant pour le plus grand bonheur de notre guide.

Nous voilà  au Mustang, une région aride, aux températures douces. On tombe la doudoune et les moufles pour se retrouver bien vite à se dorer la pilule sur la terrasse de notre lodge rudimentaire. Des champs aux couleurs d’automne, les enfants qui courent après les poules dans le village. Nous revoilà hors du temps, une fois encore. Briefing le soir pour notre dernière journée de marche avant le retour à la civilisation, la nostalgie nous saisit déjà !

Le lendemain on gravit donc les dernières raidillons, on fait du zèle pour attraper au vol ces dernières images de bout du monde. La journée se termine dans une ambiance d’apocalypse, on marche dans une gorge, dans le lit d’une rivière asséchée, avec un vent à décorner les yaks. Un jour, une ambiance différente, à l’image de ce trek du tour des Annapurnas.

Ce fut une incroyable première expérience de trek et du Népal plus largement, puisque les villages n’ont rien à voir avec Katmandou. On est très fier bien sûr de ce que nous avons accompli, que ce soit une première ou qu’on ait déjà gravi le Kilimandjaro.

C’était un beau défi que je m’étais lancée, n’ayant jamais fait de randonnée de longue durée (le tour de l’étang du dimanche ne comptant pas vraiment) et donc encore moins de trek. J’ai adoré parcourir ce massif à pieds, avec un sac à dos, avec notre super guide Indra, qui sautillait toujours devant le groupe, un sourire jusqu’aux oreilles et un répertoire musical des plus exotiques. Avec Djebon et nos porteurs nous avions la parfaite équipe, toujours disponible et à l’écoute, toujours souriants, ils ont contribué à la réussite de ce voyage !

Merci à Base Camp et à toute l’équipe pour ce voyage unique dont je garderai à coup sûr un souvenir impérissable.

Octobre 2019 – Mathilde Lecuyer