Chronique du Népal d’avril 2021
En ce mois d’avril 2021 au Népal, on célèbre le passage à la nouvelle année selon son calendrier officiel de Bikram Sambat. (Bonne Année 2078 a tous !). nous pouvons nous réjouir d’une réouverture et reprise – certes timide mais cela va dans le bon sens – du tourisme au Népal !
Après trois semaines de brouillard polluant suite aux nuages bruns venus d’Inde et aux écobuages non maîtrisés, le soleil brille à nouveau sur Katmandou et le Népal depuis le 18 avril.
Nos différents horizons s’éclaircissent et on respire.
La reprise débute tout d’abord par les sommets : il y a en ce moment 338 permis pour l’Everest face sud népalaise, il y en avait 382 en 2019. Les expéditions de 2020 ont toutes été annulées. On ignore les permis en face nord, l’accès au Tibet étant pour l’instant fermé aux tourisme. Notre ami Kungha Sherpa qui a déjà réussi 4 ascensions de l’Everest est sur place, versant tibétain. Curieusement il est toujours parvenu au sommet un 23 mai ! Nous lui souhaitons bonne chance. Mais il est loin des 23 ascensions de l’Everest par Kumi Rita Sherpa.
Au total 626 permis ont été délivrés pour l’ensemble des sommets, permis qui ont rapporté la coquette sonme de 3 839 880 $ à l'État. Il y a au Népal 1310 sommets identifiés de plus de 6000 mètres d’altitude. 326 sommets, jusqu’à l’Everest, sont autorisés à être escaladés…en s’acquittant du péage des royaltees, cette taxe très lucrative pour le gouvernement.
En ce printemps c’est l’Annapurna qui fait parler d’elle. 44 permis ont été délivrés, dont 8 pour des femmes. La plupart ont atteint le sommet le 15 avril dont une équipe de 5 guides népalaises et d’une indienne. Les journaux népalais s’en sont fait largement l’écho. Très belle réussite qui vient après celle des 10 népalais au K2 en plein hiver.
Au Tilicho 7134 m, c’est un couple de français qui tente l’ascension.
Né le 5 février 1939, Carlos Soria FONTAN est un alpiniste espagnol qui a relevé le défi de devenir la personne la plus âgée du monde à atteindre les sommets des 14 plus hauts massifs montagneux. Il est le seul alpiniste à avoir gravi dix sommets de plus de 8 000 mètres après ses 60 ans. Il a 82 ans et est actuellement au Népal. Va-t-il tenter le Dhaulagiri qui manque à son palmarès, ou pouvoir se rendre tout de même en Chine pour l’ascension du Shisha Pangma ?
En dehors de ces premiers de cordées à revenir au Nepal, peu de touristes en ce printemps. 15000 sont toutefois arrivés en mars (contre 130.000 en 2019) en contournant souvent les quarantaines en vigueur dans leur pays de départ! Ici depuis plus de un mois la quarantaine officieusement contournée par la plupart depuis janvie a été levée officiellement depuis le 26 mars dernier : un simple test a l’arrivée rappelons-le permet de circuler librement dans le pays.
Le gouvernement vient de pondre une interdiction : il ne faut pas être plus de 25 pour un mariage. Cela fait doucement sourire car il n’y a aucune restriction pour les fêtes religieuses : Shiva Ratri, Holi., Bisket Jatra lors du nouvel an népalais et maintenant Machendranath a Patan ou les dévots se sont presses par dizaines de milliers et encore moins pour les manifestations politiques qui ces dernières semaines réunissaient presque chaque jour plus de cent mille personnes d’un bord ou de l’autre ! …
Grande nouveauté, les népalais- issus de la nouvelle classe moyenne - ont profité de cette année de confinement pour partir sérieusement a la découverte de leur pays et s’initier au trekking . Aussi si vous partez au Mardi Himal, a Ghorepani ou encore montez au lac Tilicho, attendez-vous à croiser de nombreux couples, des adolescents et des enfants car ils sont 28% âgés de moins de 14 ans au Népal, et surtout de très nombreux étudiants. C’est la fête tous les soirs, chants et danses folkloriques sans distanciation sociale !
Il n’y a pas que le trekking qui a évolué durant la fermeture annuelle pour travaux forcés : bientôt deux aéroports internationaux seront opérationnels à Lumbini et à Pokhara. Des pistes parfois vertigineuses sont ouvertes de partout, ainsi que des routes à quatre voies à Pokhara ou dans le sud du pays, des ponts, et même un tunnel qui doit éviter la longue et difficile montée vers Katmandou sont déjà bien avancé.
* avec nos remerciements a Maurice Duchêne – président de ICE Himalayas - qui a fourni une grande partie du texte et des informations citées.